Ce documentaire d’Alain Resnais
datant de 1956 parle de tout le parcours que suit un livre pour
entrer dans la bibliothèque nationale de Paris ainsi que la façon
dont il est perçu. C'est à dire comme un être précieux,
conservateur de tout ce que les hommes ont écrit, pensé, réfléchit
à travers les différentes civilisations et les différents siècles
mais nous pouvons y voir également des condamnés enfermés entre
les murs de cette immense bibliothèque, torturés lorsqu’ils
passent de mains en mains, forcés à révéler tous leurs secrets.
Ils furent appelés « pense-bête » par le narrateur qui
évoque pourrions-nous dire l'une des fonctions majeures du livre
avec le fait de raconter une vérité et de laisser une trace dans
l'histoire.
Mais ce film pourrait également
être vu comme une métaphore du travail que l'étudiant doit
fournir. Ne pas juste s'arrêter sur un livre mais entrer dans
la galaxie des livres afin de dévorer énormément de papier comme
un insecte affamé. Un étudiant qui ne doit pas reculer devant la
montagne de travail qui l'attend, qui doit encadrer son futur sujet
afin qu'il ne se perde pas dans les méandres de tous les livres
existants, pour donc éviter les hors sujets. De plus nous pourrions
y voir qu'un étudiant doit classer, comme le font les
bibliothécaires, chacune des informations acquises afin de créer sa
bibliographie, de s'organiser stratégiquement afin de rendre son
travail cohérent et de traiter au mieux le sujet qu'il aura choisi.
Ce qui est un point crucial de la recherche : trouver des
informations de plus en plus pertinentes. Nous devons laisser
des traces de nos travaux, en quelques sortes « un fantôme »
de notre travail. Et peut être qu'en découvrant peu à peu les
secrets de ces livres, nous parviendrons à atteindre le bonheur ?
De plus ce documentaire nous renvoie aux différents moyens que nous
avons aujourd'hui pour chercher une information qui est beaucoup plus
simple, plus rapide et qui nous donne accès à peut être beaucoup
trop d'informations qui ne peuvent être toutes vérifiées et toutes
exploitées... Mais cela ne fait peut-être qu'apporter un morceau en
plus à toute la mémoire que le monde possède déjà ?
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