Mon Top 10 des App[lication]s pour la recherche

1. Rechercher l'information [scientifique]

Cette étape constitue la base de toute recherche, lato sensu, c'est-à-dire cerner la "littérature" relative à tout sujet auquel on s'intéresse. Ceci vaut en premier lieu pour la recherche, au sens de la recherche scientifique (et la réalisation d'un master entre dans cette catégorie), mais aussi de toutes les opérations/activités appelant à réunir de l'information pour produire un état des connaissances (rapport, article de presse, mission de terrain, voyage, etc.).

Privilégiez les bases de données bibliographiques

- bases de données thématiques :  (malhereusement souvent payantes, mais accessibles parfois par le portail des ressources numériques de votre université). La liste qui suit n'est pas exhaustive. Elle est de fait extrêmement longue. J'ai pointé ici des ressources génériques pour les disciplines auxquels se raccrochent vos travaux de master:

- base de données d'articles (ou revues) : il s'agit principalement de portails donnant accès au contenu des revues scientifiques selon deux logiques (qui parfois tendent à se chevaucher): les portails de publications passées comme Jstor ou Persée; les portails de publications courantes comme Muse ou Revue.org. Le portail Hal-SHS est un cas particulier. Il s'agit du site de dépôt institutionnel des publications, communications et autres travaux issus de la recherche publique française.

Etats-Unis
France

- catalogues de bibliothèque

On retiendra ici une liste de sites qui vont des plus génériques aux plus spécialisés. Pour la France, les deux sites de référence sont le SUDOC qui regroupe les notices des bibliothèques universitaires françaises et reflètent donc le mieux l'état des collections sur tous les sujets et dans toutes les langues; la BNF qui, du fait du dépôt légal, détient tout ce qui est publié en France.

France
Compte tenu de l'absence d'un politique d'achat à la BNF, qui limite donc ses collections à la France, et de l'insuffisance des crédits d'achat de documentation dans les universités françaises, il faut regarder ailleurs, notamment pour tout travail sur l'Asie, pour appréhender l'éventail réel des publications (livres).

Worldcat est l'équivalent américain du SUDOC, mais à une échelle supérieure avec l'inclusion de catalogues de bibliothèques étrangères. Fondamentalement, toutefois, Worldcat reflète l'état des collections américaines qui représentent le plus gros massif de documentation sur la planète.

La Bibliothèque du Congrès joue le même rôle que la BNF de dépositaire légal, mais elle s'en différencie par son histoire — acquisition de documents issus des saisies en temps de guerre (Japon, Allemagne), donations — et budget d'acquisition d'ouvrages non américains. Elle comprend une division spéciale pour l'Asie qui réunit des fonds considérables.

 
Etats-Unis

Dans chacun des pays de l'Asie orientale, il existe un système comparable de dépôt légal dans des bibliothèques nationales (Chine, Taiwan, Japan, Corée, Vietnam). Pour la Chine, il convient d'y ajouter la plus large bibliothèque patrimoniale après la BNC, la Bibliothèque de Shanghai.


Chine
Taiwan
Japon
Corée

Thèses 
Les thèses constituent un formidable réservoir de connaissances nouvelles. En France, nous disposons d'un admirable système d'enregistrement des thèses avec theses.fr, mais malhereusement aucun système d'accès généralisé et centralisé. Vous devrez donc le plus souvent allez sur le site de l'université concernée pour trouver évantuellement la thèse en ligne. Néanmoins, dans theses.fr, cette information est précisée. Pour les Etats-Unis (et Canada), toutes les références de thèse et la très grande majorité des thèses elles-mêmes sont disponibles sur la base (commercial) de Proquest. 

Il existe aussi deux sites de recension des thèses, l'un plus ancien et consacré aux thèses américaines et l'un plus récent, qui a lancé un mouvement similiares pour les thèses faites en France.

 Google
Ne nous voilons pas la face. Le moteur de recherche Google est devenu un instrument prédominant dans la recherche d'information sur Internet. On ne saurait l'exclure, mais il devrait venir à l'issue, et non au début, de votre démarche de recherche. Ce n'est pas un outil professionnel. Il apporte beaucoup de résultats, souvent pertinents, mais aussi beaucoup de bruit. Utilisez de préférence la version Recherche avancée de Google (ci-dessous). Google Scholar est une base de données qui cherche spécifiquement des publications scientifiques. C'est donc plus pertinent, mais il faut faire un usage astucieux des mots-clés pour affiner une recherche.

2. Construire une bibliographie

Dès lors que vous commencez à réunir des références bibliographiques — ceci inclut tout type de références: film, video, billet de blog, etc. — vous devez utiliser un logiciel de gestion bibliographique. C'est impératif. La dernière chose à faire est de tenir une bibliographie sous Word (ou tout autre traitement de texte). A bannir. L'outil le plus adapté à ce jour est Zotero. Il permet non seulement de construire une base bibliographique, mais aussi de produire les bibliographies et notes de bas de page dans un éventail très large de formats. Par ailleurs, vous pouvez installer des connecteurs pour Word et LibreOffice (et GoogleDocs) qui permettent de citer directement vos références à mesure que vous écrivez. 

3. Construire une base de connaissances (prise de notes)

Tout comme pour la construction de la bibliographie, l'usage d'un traitement de texte pour prendre vos notes est à proscrire et à bannir. Les notes sont appelées à être les briques de base de votre recherche. Il faut pouvoir les organiser, les classer, les bouger, etc. Pour cela, vous avez le choix, avec deux outils comparables, Evernote et OneNote (Microsoft). Personnellement, j'ai opté pour Evernote.  J'apprécie les fonctions diverses qui lui sont associées (webclipper, scan, etc.). Le principe est celui de notes qui peuvent être "taggées" (mot-clé de référencement) et constituées en carnets de note, voire en piles.

 
Il est aussi important de pouvoir travailler sur les pages web pour en noter le contenu enf onction de vos besoins de recherche et de pouvoir aussi partager vos notes. Vos annotations sont compilées séparément et vous pouvez les récupérer dans Evernote. Il existe plusieurs outils (extensions de navigateur), à explorer selon votre préférence
 
 

4. Donnés sérielles

Il faut entendre ici toutes données transformées de manière systématique, plutôt que purement "quantitatives" (ex. liste des provinces de Chine). Dès lors que vous pouvez extraire de vos sources des éléments d'information qui sont de nature "sérielle", même avec des trous et des discontinuités, ayez recours à un tableur (Excel, OpenOffice, LibreOffice, Number). Ne traitez pas ces données dans un traitement de texte, même en utilisant les tableaux. Vous serez amené-es à classer, trier, calculer. Vous ne pourrez pas le faire dans un traitement de texte. Tenez simplement un registre de vos fichiers tableurs (avec un tableau): nom de fichier et courte description. Cela vous permettra de vous y retrouver rapidement.

5. Construire une base d'images

Il est pratiquement inévitable que vous serez conduit-es à collecter et gérer des images, même si les images ne sont pas votre matériau de recherche. La possibilité de télécharger nombre de documents au format image et surtout celle de photographier soi-même des documents, livres, articles, archives, etc. fait qu'on peut se retrouver très vite avec une masse considérable d'images non identifiées (au delà d'un nom de fichier de type IMG_00263). Il vous faut donc recourir à un outil de gestion des images. A cet égard, il existe un outil libre et bien pensé par la même équipe qui a développé Zotero, à savoir Tropy.


6. Les agrégateurs

Il est possible de créer des fils d'information sur les sujets qui vous intéressent ou pour des sites que vous voulez suivre régulièrement. Il y a différentes manières de le faire, par exemple à partir de mots-clés avec Google Alert. Je propose toutefois une approche plus ciblée où vous déterminez les sites que vous voulez inclure. Vous pouvez organiser différents dossiers et suivre des sites pour différentes thématiques. 
 


7. Les logiciels de mind-mapping

Il s'agit d'outils venus du monde de l'industrie destinés à concevoir des chaînes de production et des workflows. Ils s'adaptent tout à fait à toute démarche de conception et d'organisation, de la pensée, de la recherche, de loisirs, etc. Personnellement, je suis un fan du logiciel Xmind, mais d'autres existent comme The Brain. Selon sa propre sensibilité, on peut préférer l'un ou l'autre (ou d'autres). 



8. Les logiciels de lexicométrie

Ces outils permettent de faire ressortir, à partir d'un travail d'indexation des termes et de quantification, les mots qui ressortent dans tout texte et de produire à partir de là des visualisations. Il existe des outils professionnels qui relèvent du TAL (Tratiement Automatique du Langage), mais dont l'usage n'est pas à la portée de néophytes. Mais il existe aussi des outils libres qui permettent de faire des analyse qui peuvent être éclairantes. TagCrowd et Voyant font à peu près la même chose, avec des modes de visualisation différents. TAPoR est un portail qui ouvre sur une foultitude d'applications. CQPWeb est un outil d'analyse de texte où vous pouvez créer votre propre corpus et utiliser les outils  d'analyse proposés.

10. Ecrire

Par l'écriture, j'utilise MS Word. Force de l'habitude et d'une longue pratique. Ce logiciel a un côté usine à gaz et d'une version à l'autre et d'un OS à l'autre pour une même version  (Mac/Windows), l'interface et les menus changent. Un vrai casse-tête, mais en général on travaille sur un seul OS.
**Etudiants AMU : vous avez accès à la suite Microsoft (Word, Excel, OneNote, Powerpoint) à travers la licence générale souscrite par AMU.

L'alternative existe avec deux suites gratuites (sans oublier que cette gratuité résulte du travail de nombreux volontaires qu'on peut soutenir): OpenOffice et LibreOffice. Hormis le fait de devoir se familiariser avec une interface et des menus légèrement différents, c'est assez comparable à la suite Microsoft. Et pour échanger avec d'autres utilisateurs Microsoft, tous vos fichiers OpenOffice ou LibreOffice peuvent être sauvegardéss aux formats Microsoft.

Une troisième alternative existe avec Scrivener. C'est un très bel outil pour l'écriture, mais il faut pointer deux limitations. D'une part, ce n'est pas gratuit, même si le coût est modeste (2020 : 45€ au tarif Education). D'autre part, la gestion des références bibliographiques n'est pas simple et Scrivener ne permet pas l'intégration avec des outils extérieurs comme Evernote ou OneNote.

Ecrire.. avec des images
Si vous souhaitez créer un récit qui mette en valeur, voire au centre, les images, vous pouvez explorer Scalar, une plateforme libre. Ce n'est pas approprié à un master car Scalar ne gère pas de manière fluide les notes de bas de page. Mais si vous n'avez pas un grand nombre de références ou si vous voulez produire une version alternative de votre mémoire (ou de tout récit), n'hésitez pas à aller voir.

Tutoriels et guide : Tutoriel (Youtube)   - Manuel Scalar (anglais)

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