Pour cette note critique, j’ai choisi le documentaire
« Toute la mémoire du monde », réalisé par Alain Resnais en 1956. Il
constitue une photographie historique de ce qui était la classification et la
consultation de documents à la Bibliothèque Nationale de France (BNF) à cette période.
Alain Resnais nous la présente dans toute sa complexité savamment huilée par le
travail du temps et l’ingéniosité. Il nous la montre comme un cerveau en perpétuelle
évolution, dont chaque livre élude à sa façon les mystères du monde. Cependant,
l’avancée de la technologie laisse présager un changement radical dans le mode
de traitement des données, une révolution.
En 1956, rien ne passait pas par la voie dématérialisée
qui est à présent omniprésente. Le travail de classification se voulait
méticuleux et la moindre faute d’inattention pouvait anéantir le fruit d’un dur
labeur. Le processus suivi par chaque
livre, de son dépôt par l’éditeur a sa mise en rayon, répondait à « des règles
devenues lois » dont la maturation nécessitera des siècles de tâtonnement.
L’informatique
rends la classification et la recherche pratiques. Cette méthode exclut les aléas
mais, de mon point de vue, excite moins l’imagination et dévêt la
classification de son charme. Le livre est disponible, livre aux yeux de tous
mais perd de ce fait son caractere unique. Il se consomme et se jette à la
corbeille. Tout se passe de son bureau, devant un écran. Bien loin en somme du
temple de la connaissance qu’est la BNF. La froideur apparente des règles de
classification cèdent la place a la lumière crue de l’écran d’ordinateur.
Finalement, les méthodes présentés par le documentaire
éveillent l’enthousiasme et la curiosité. Elles sont cependant peu défendables
face a la facilité qu’offre la dématérialisation grâce auxquelles nous pouvons
trouver aisément ce que nous souhaitons. Pourtant, en 1956 la recherche présentait
plus de charme qu’a l’heure actuelle. A vous de vous demander si l’important réside
dans le fait de chercher ou de trouver.
RISTEVSKA Ivana
M1 ACA LCSA
No comments:
Post a Comment