Toute la mémoire du monde est un court
documentaire d’Alain Resnais sorti en 1956, dans lequel il filme l’incroyable
organisation des bibliothécaires dans les coulisses de la plus grande
bibliothèque de France : la BNF de Paris.
Le film, bien sûr en noir et
blanc, sa musique angoissante et ses plans lents, évoquent dans les premières
minutes un thriller d’Hitchcock, ce qui contraste nettement avec ce que l’on s’attend
à voir. Mais le rendu n’en est que plus saisissant ! On découvre avec
étonnement les dimensions folles de la BNF, véritable usine à emmagasiner la
mémoire du monde. On y traite livres, cartes, brouillons, périodiques, notes, estampes,
dans des proportions invraisemblables, le tout stocké minutieusement dans les
kilomètres de couloirs. Que ce soit dans la réception, la restauration, le
traitement, le classement ou encore l’archivage des documents, chacun possède
un rôle précis. Chacun incarne ainsi un engrenage dans un mécanisme bien
organisé visant à compiler toutes les connaissances possibles.
On se
questionne ainsi sur ce qu’est devenu une bibliothèque aujourd’hui, notamment avec
les outils informatiques qui auraient pu remplacer le travail des
documentalistes. Mais ce n’est évidemment pas le cas ! On remarque d’ailleurs
que les documentalistes de la BNF comme ceux de notre BU utilisent des outils
similaires (fiches et côtes pour chaque document ou livre, fiches de prêt,
catalogues…). Rien de vaut la patte de l’homme dans le traitement et l’archivage
des connaissances, bien qu’il faille avouer que l’informatique à pu apporter un
gain de temps et d’espace conséquent.
Tout ceci
me permet de dire que, bien qu’il date de 1956, ce documentaire semble encore parfaitement
d’actualité, dans la manière dont il présente les mécanismes de stockage des ouvrages
et documents, recette atemporelle d’accès à la connaissance, et de sauvegarde
de la mémoire du monde !
HEISSLER Sébastien, M1 ACA LCSA
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