Monday, September 25, 2017

Toute la mémoire du monde, Alain Resnais : Note critique


                Toute la mémoire du monde est un court-métrage réalisé par Alain Resnais sorti en 1956 qui a été commandé par la Bibliothèque Nationale de France. L’objectif de ce film est de montrer aux spectateurs toute la grandeur de la Bibliothèque et l’étendue des ouvrages qu’elle peut contenir : des romans, des manuscrits, des cartes, des estampes mais également des objets rares et précieux tels que des pièces de monnaie anciennes ou des médailles. L’œuvre d’Alain Resnais nous expose également l’organisation tentaculaire de ce lieu qui récupère, classe, fiche, range et archive chaque ouvrage produit en France. On peut donc y voir le travail titanesque des employés de l’époque qui agencent les livres et autres objets dans leurs étagères grâce à des fiches et des étiquettes écrites à la main.

                En regardant ce court-métrage à l’époque actuelle, il est à mon avis impossible de ne pas établir un parallèle entre l’organisation longue, minutieuse et faite à la main de la Bibliothèque Nationale de France qui se voulait être un lieu recueillant tout ce qui avait pu être écrit, dessiné, imaginé et publié en France et l’information numérique telle qu’elle est ordonnée aujourd’hui. En effet, à l’image de la Bibliothèque Nationale de France, Internet s’impose comme un recueil de toutes les informations, concernant tous les sujets mais qui ne se limite pas aux frontières françaises, s’étendant sur le monde entier. La question de l’organisation de cette banque de donnée illimitée se pose alors. A l’inverse de ce qu’on peut voir dans le film, il n’y a pas dans le monde numérique l’équivalent de ces employés chargés de récupérer les informations, de les trier et de les mettre à la disposition de tout un chacun si ce n’est des logiciels qui ne pourront faire ce travail que partiellement, étant pour le moment incapables de nourrir des réflexions à propos de sujets définis et de les diffuser. N’ayant pas de personnel dédié, les banques de données numériques sont alors fondées sur la notion de partage, de travail collectif. C’est aux utilisateurs eux-mêmes d’enrichir cette bibliothèque aux étagères illimitées. 

Source : Toute la mémoire du monde, Alain Renais (1956)
Chloé Alcaïno (M1 ACA LCSA)

Toute la mémoire du monde, note critique

Toute la mémoire du monde, Alain Resnais (1956)

Toute la mémoire du monde est un court métrage d’une vingtaine de minutes, réalisé par Alain Resnais en 1956. Film de commande pour le Ministère des affaires étrangères, il porte sur l’organisation de la Bibliothèque Nationale de France (BNF) en général.
Le film commence par une comparaison de la bibliothèque à une forteresse, et des livres et documents à ses prisonniers. Après un plan général de la bibliothèque et de ses innombrables documents déjà classés, ou empilés en des montagnes attendant d’être rangées à leur place, le narrateur explique comment tous les livres, toutes les revues, tous les journaux publié en France se retrouvent dans cette bibliothèque, et même plus encore. Tous ces documents sont gardés, même s’ils ne seront peut-être lu qu’une seule fois, ou peut-être même jamais lu : personne ne sachant ce qui sera utile, tout doit être conservé, et des tonnes de papiers entrent donc chaque jour à la bibliothèque pour y être répertoriés. Ainsi, l’air et l’atmosphère sont contrôlés, mes documents abîmés sont réparés, protégés sous des films plastiques, ou encore rangés soigneusement dans des portefeuilles.

Ce film apporte aussi une idée nouvelle : afin de conserver les journaux qui se désintègrent au fil du temps, ils sont alors microfilmés. Cette pratique nous renvoie à nos jours et à l’ère du numérique, où, au fur et à mesure des années, de plus en plus de livres et autres documents sont numérisés afin d’être conservés éternellement en temps que fichier dans des bases de données ou sur internet, montrant que ce même soucis de tout conserver existe toujours aujourd’hui, si ce n’est même plus qu’à l’époque, avec internet représentant un réseau international d’échange d’informations, d’articles, de livres, de revues, de magazines, etc.

Sunday, September 24, 2017

Toute la mémoire du monde (Alain Resnais, 1956)



Toute la mémoire du monde

Alain Resnais (1956)

C’est un documentaire tourné en 1956 et qui nous présente la Bibliothèque Nationale française d’une manière pour le moins originale. En effet, le réalisateur a une approche scientifique, clinique de l’institution. Il commence par décrire le bâtiment en lui-même, ce qu’il contient et enfin il en décortique le fonctionnement. Il se place comme une sorte d’ethnologue qui expliquerait la fonctionnement d’une civilisation éloignée de la nôtre, comme par exemple d’extraterrestres ou bien de civilisations passées voir oubliées. C’est un court-métrage d’une vingtaine de minutes, tourné en noir et blanc avec des images qui défilent et une voix off masculine. Le tout donne une impression assez étrange et pas tout à fait rassurante.
La grande question qu’il se pose tout au long de ce documentaire est claire : De quelle manière pouvons-nous conserver notre mémoire ? C’est une question pertinente sachant qu’elle est posée dans les années cinquante, au moment où la BNF est en pleine modernisation et extension avec le développement de la télévision et donc des archives cinématographiques. On peut penser aussi à l’importance de la radio à cette époque-ci. Les livres recèlent toujours la plus grande part du savoir du l’humanité, certes, mais ils ne sont désormais plus les seuls à pouvoir transmettre ce savoir. Il est donc nécessaire pour la BNF de s’adapter à ce monde qui change.
Le thème abordé dans ce documentaire est encore aujourd’hui très actuel avec le développement croissant d’internet. Les bibliothèques vont devoir encore une fois s’adapter. Peut-être en étant toutes totalement numériques d’ici quelques années ?  Le savoir va encore une fois devoir être conservé différemment et les mêmes problématiques que dans les années 1950 se posent aujourd’hui : Il faut savoir ce que l'on doit conserver, il faut donc faire un tri mais de quelle manière ? Il y a également la question, non plus de savoir de quelle manière ranger les informations comme dans le documentaire, mais plutôt de comment rechercher ces informations. Dans une bibliothèque, on ne fonctionne pas par mots clefs comme sur internet, il y a tout un système qui a été mis en place pour pouvoir trouver ce qu'on cherche et c'est loin d'être aussi intuitif que sur Google.
Aujourd’hui on se demande moins « comment sauvegarder ? » mais plutôt « que sauvegarder ? »…

Note critique "As we may think", Vannevar Bush

Vannevar Bush, "As we may think", Atlantic Magazine, July 1945

 Vannevar Bush, éminent scientifique américain, est en 1945 lorsqu'il écrit cet article à la tête d'une équipe de quelques 6000 scientifiques, pionnière dans la recherche scientifique, notamment militaire. Alors que la seconde guerre mondiale touche à sa fin, Bush réfléchis à l'avenir de la science et de la coopération scientifique en temps de paix.
     Il argumente que jusqu'à lors les avancées scientifiques ont principalement servies à donner plus de pouvoir à l'Homme, mais pas nécessairement à lui permettre d'engranger plus de connaissances. L'Homme en 1945 est capable de contrôler son environnement et a une connaissance accrue de son processus biologique, pourtant les moyens de transmission et de classification des connaissances sont dépassés et ne permettent plus de faire usage de la quantité exponentielle d'informations produites dans le monde. En effet, s'il est important de collecter et classifier les connaissances produites, le plus important reste d'y accéder.
     Hors en à l'époque l'Homme est capable de produire des choses à la fois complexes et fiables à moindre coût, Bush imagine donc comment cela va engendrer la création de nouveaux outils qui vont permettre l'accès à la connaissance à grande échelle et de manière simplifiée. Il imagine entre autres le Memex, l'équivalent aujourd'hui de tous nos appareils électroniques. Il repense la manière de classifier les informations, non plus par catégories mais pas association, décrivant ce qu'aujourd'hui nous appelons internet, les liens hypertextes, les mots clés, Siri, ou encore les cartes mémoires.
     Si il est vrai qu'aujourd'hui une majorité de ce que ce visionnaire avait prédit est désormais une réalité, et plus que jamais les connaissances sont produites et partagées à une vitesse qui dépasse l'entendement, ce qu'il avait imaginé reste encore un idéal. Les travaux de recherche scientifique, même si financés par des fonds publics, sont devenus un produit sur le marché du savoir, ayant pour conséquence de rendre l'accès aux connaissances difficile. L'Open Access semble alors être une réponse à cette privatisation du savoir, se rapprochant ainsi un peu plus du monde qu' en 1945 Vannevar Bush avait imaginé.

Friday, September 22, 2017

La vision de "Toute la mémoire du monde" selon Alain Resnais

La vision de Toute la mémoire du monde selon Alain Resnais


Ce court-métrage réalisé en 1956 par Alain Resnais est une commande du ministère des Affaires étrangères  afin de promouvoir dans le monde la culture française, incarnée par la BNF.

Dans son film, Alain Resnais pose une question essentielle, celle de la mémoire et  sa conservation. George Sand disait que « l'oubli est le vrai linceul des morts ».
L’être humain, au même titre que les autres espèces vivantes, est soumis aux affres du temps. Confronté à sa propre déchéance physique, son existence se prolonge dans les traces qu’il a laissées (testaments, livres, lois, archives…). Cet ensemble de traces forme la mémoire du passé, permettant de mieux appréhender notre présent. La sauvegarde de cette mémoire induit à conserver tous ces témoignages. Néanmoins, au fil des siècles, les témoignages s’ajoutent et se stratifient. S’impose ainsi la nécessité d’organiser tous ces documents afin que tous puissent y accéder.
C’est pourquoi le documentaire nous plonge dans l’organisation complexe de la BNF. On suit le parcours tortueux du document. Débutant par son enregistrement auprès du bureau du Dépôt légal, il est ensuite référencé avec l’aide d’un code pour être installé sur son étagère. Dans une plus grande mesure, la composition du travail de la BNF est titanesque sachant qu’elle accueille 200 kg de journaux par jour (en 1956), regroupe près de 5 millions d’estampes et 6 millions d’ouvrages.
La rigueur de la démarche permet de parer à la submersion de documents et d’assurer à chacun une existence mémorielle.
La conservation des témoignages est un autre point sur lequel Resnais insiste. Partant du postulat où la conservation de la mémoire suppose un socle matériel ou numérique (sinon elle s’estompe avec les générations), les artisans de cette préservation (bibliothécaires, archivistes…) doivent assurer la plus « longue vie » à ce socle. Ce « rallongement de la vie » s’effectue grâce à la restauration du papier, à l’élimination des insectes, à la numérisation, au maintien de conditions atmosphériques idéales…


Le documentaire transforme la bibliothèque, et plus généralement les archives ou les universités, en gardiens de « toute la mémoire du monde ». Sur le même exemple que la bibliothèque d’Alexandrie dans l’Antiquité, ces institutions sont les garantes de la connaissance universelle par la masse de documents de diverses origines. Ce savoir n’est pas égoïste. Resnais montre qu’il est aussi « la mémoire de tout le monde ». Cette mémoire concerne tant les individus que les Etats ou les institutions, elle doit donc être accessible à tous. Pour cela la catégorisation et l’organisation des documents sont nécessaires pour assurer une équité dans leur accessibilité. 

Tuesday, September 12, 2017

C'est le début !

Chères étudiantes, chers étudiants,

C'est parti ! Le chronomètre a commencé à tourner. L'année est engagée et avec elle votre cursus de Master. Pas de panique ! Nous n'allons pas faire la course. 

En revanche, si vous voulez bien considérer que vous êtes engagés dans un parcours — ici, un parcours de recherche visant à la production d'un mémoire, mais plus globalement un parcours destiné à vous rendre autonomes et compétents dans la recherche d'information et la construction d'une réflexion critique sur... tout sujet — alors il y a des étapes à franchir et des temps à tenir. 

L'un ne va pas sans l'autre et si la réalisation d'un mémoire de recherche est l'un des objectifs importants de votre formation, elle doit être comprise avant comme une modalité centrale d'apprentissage. 

L'objectif réel est bien celui d'être à même de traiter de manière efficace, informée, et critique les sujets, questions, missions, etc. que vous serez amené-es à embrasser dans votre parcours professionnel ultérieur.

Ce séminaire vise à vous doter de méthodes et d'outils pour mener à bien votre objectif à court terme — le mémoire de Master — mais plus encore à vous sensibiliser à ce qu'est une démarche de recherche et ce qu'elle implique. 

Ce séminaire va exiger de vous un travail régulier et soutenu. On fera très peu de théorie, mais beaucoup de pratique. C'est par la pratique que vous allez acquérir les méthodes et les réflexes qui vont vous équiper dans l'ensemble de votre travail au cours du Master et, je l'espère, au-delà.

C. Henriot

Thursday, March 30, 2017

Préparation mémoire

Voici ma proposition de travail en groupe pour la préparation des mémoires. Cs propositions seront validées prochainement après échange en séance le jeudi 30 mars.

Groupe 1
HERAUD; FLORIE

MARQUES PEDRO; LOUISE

MIRAL; ALEXIA

RISTEVSKA; IVANA

Groupe 2

ARMAND; EMELINE
HEISSLER; SEBASTIEN
SAGET; MARINE
HAMEL; BERANGERE

Groupe 3

SANCHEZ; MARINE
ARNOUX; CAMILLE
DEVAUX; MAËLIS
GERVAIS; ANAÏS

Groupe 4
BARONNAT; ANAIS
PENNS GUALCO; ALISON
MARGER; MATHIEU
DIANA; AURELIE
Si on prévoit quatre séances de deux heures, cela donne:
18 mai à 9h (Groupe 1) et 11h (Groupe 3)
19 mai à 9h (Groupe 4) et 11h (Groupe 2)