L’autre chine
L’article ci dessous présente la question de l’identité de la ville de Shanghai.
L’auteur , l’historienne Marie-Claire Bergère critique la position de géographe Rhoads Murphey décrivant la ville comme « une tête de pont de l’occident mais sans influence sur la Chine moderne . »
En effet celle ci tend à qualifier Shanghai à la fois comme « ville monde » ouverte et une ville chinoise liée au continent . Dans cette ville à plusieurs atouts l’auteur ce demande comment va évoluer cette greffe occidentale à partir du moment où la montée du nationalisme chinois , la guerre et la révolution font progressivement reculer puis disparaître la présence étrangère ? Elle se range du côté de fairbank qui voit la ville comme une base chino-étrangère , un condominium.
Ainsi la montée du nationalisme dans une ville cosmopolite écarte toute éventualité d’un retour aux sources . À son apogée 1919/1927 Shanghai effectue 41% du commerce extérieur chinois .
Il y’a un essor important du commerce et de l’industrie .
Explosion démographique la ville passe de 1 million d’habitants en 1910 à 2,5 en 1920 . Un accroissement important de la population provenant très majoritairement de Chine continentale . Les étrangers représentent une infime minorité dans la ville ( aux alentours de 20000 milles personnes) .
Néanmoins avec la prise de pouvoir des communistes la ville est discréditée .
Rupture entre la Chine continentale de la tradition et Shanghai ouverte et libérale.
Le gouvernement estime que l’empreinte occidentale la défigurée .
Shanghai doit redevenir une ville « comme les autres » .
Les villes ouvertes en général sont blâmées à la fois par les nationalistes car trop « étrangères » et par les communistes car trop « capitalistes »: l’importation de produits étrangers dans ces ports aurait ruiné l’artisanat local .
Un lien est fait entre misère dans les campagnes et l’essor des ports ouverts.
Shanghai et l’ensemble des ports ouverts seraient une menace capitaliste et étrangère .
Cependant l’état utilise ses outils et s’accapare ses compétences ( savoirs , innovations , chercheurs et savoir-faire..) .
L’auteur veut nuancer l’apport des étrangers à la ville en démontrant qu’elle est aussi chinoise : 1- grande essor des industries chinoises en pleine période de dépression mondiale ( 1920-1922)
2- résistance des entreprises de la ville à la crise exogène.
3- une ville à la population à 99% d’ethnie chinoise.
Il y’a aussi un effet de propagation du rayonnement des ports ouverts avec une diffusion de l’industrialisation dans leurs périphéries.
Ainsi on voit une intégration de ces ports à l’échelle régionale et pas uniquement une confrontation entre Occident et Chine .
C’est selon l’auteur la fondation d’une tradition moderne chinoise avec un développement à la fois national et porté sur le monde .
Rupture avec le Sino-centrisme de l’empire du milieu et avec les pratiques d’un état rural bureaucratique .
Ainsi pour Marie-Claire Bergère Shanghai n’est pas une « fausse chine » que l’on pourrait opposée à la « Vraie Chine » , la chine continentale.
Elle voit ainsi la ville , comme le stipule le titre , comme une « autre chine » .
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