Feedly
est ce qu’on appelle un « agrégateur de flux RSS », ou de façon peut
être plus compréhensible, un « lecteur de flux », lancé en 2008. Un
de ses co-fondateurs est un français, Arthur Bodolec, designer de métier. Il
s’intéresse donc à la créativité et c’est sur cette problématique qu’il
s’exprime dans une conférence TEDx donnée à Paris en 2010 (voir par ici : https://www.youtube.com/watch?v=TSO3m3FzgEc). Alors,
bien sûr, Feedly est avant tout un outil qui simplifie notre moyen d’accès à
l’information sur internet, mais comme cela a déjà été très bien décrit, je
propose ici, avec un peu de retard, une nouvelle perspective…
En remontant à la source,
c’est-à-dire à un des développeurs de Feedly (Arthur Bodolec) voici un des problèmes
que l’on rencontre : « nous sommes dans une société où la
consommation est absolument passive ». Selon lui on ne nous laisse pas
exercer notre imagination : voilà la « maladie du siècle ». Une
solution serait de donner des produits « sans contraintes », des
produits que l’on peut supposer être sans « lecture » prédéfinie, mais
au contraire pouvant proposer un mille-feuille de lectures, ce qui est en effet
le cœur même de l’idée poétique, de celle de la créativité. L’image qu’il
emploi est celle de la « pâte à modeler » qui permettrait de laisser
les gens libres d’exercer leur créativité et… de « construire le monde de
demain » ! Malheureusement cela ne marcherait pas, car, selon lui on
serait submergé par le champ des possibles, et cela paralyserait notre pouvoir
créatif (c’est à discuter), finalement on aurait tout de même besoin d’un
guide… Bon, en fait, ce qu’il propose c’est une voie médiane : on a besoin
de matériaux solides qui puissent nous laisser
jouer les architectes.
La question qui se pose alors est
celle-ci : est ce que Feedly est aussi un outil pour libérer notre
créativité ? Un article sur lequel je suis tombée pourrait le laisser
penser. Il s’intitule : « How feedly Changed My Career as an Art
Curator » et vous pouvez le lire ici. (https://blog.feedly.com/how-feedly-changed-my-career-as-an-art-curator/). Je relèverais deux citations: tout d’abord celle-ci, qui
pose la problématique: “With so much digital media content at one’s fingertips
at all times, how does a creative individual discover the latest trends
amongst all the noise out there?” et la conclusion: “With feedly, anyone with
an aptitude for creativity, noticing patterns, and expressing their
thoughts through creation can become a digital art curator.” Entre
les deux, le “digital art curator” en question explique comment Feedly lui a
permis de gagner du temps, d’organiser ses lectures, de ne pas « limiter
sa faim d’idées créatives » …
Il est certain que Feedly est un bon
organisateur, il évite l’éparpillement, nous donne un accès facile et immédiat
à nos revues et autres lectures, mais que penser de tout ce discours bien rodé
sur la créativité ? Voilà qui donne à penser…
Daphné Sterk, M1 Histoire
No comments:
Post a Comment